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29 mars 2014 6 29 /03 /mars /2014 06:12

Les textes et illustrations contenus dans ce document sont couverts par un droit d'auteur et ne peuvent pas être reproduits ou utilisés sans mon accord.


Ce qu'il faut savoir :

Cette science est en constante évolution. Je vous saurai gré de votre tolérance à l'égard de certaines inexactitudes liées aux progrès de la recherche et au manque de précision inhérent à toute tentative de simplification.
Dans l'élevage canin vous entendez souvent les  termes phénotype, génotype, hérédité.

     - Le phénotype c'est l'apparence, ce que vous voyez. Les jugements dans les expositions s'en appuient en grande partie.

     - Le génotype est un patrimoine "non visible" que l'on peut transmettre à sa descendance.
Le phénotype peut être l'expression( partielle) du génotype, mais ne garanti pas de le retrouver dans la descendance.
    
- L'hérédité est génétique, une anomalie génétique n'est pas obligatoirement héréditaire.
Chaque sujet est composé de cellules eucaryotes, leur noyau contient le patrimoine génétique : les chromosomes qui "portent" des milliers de gènes.
La race canine possède 39 paires de chromosomes homologues, une paire transmise par la mère, une paire transmise par le père, soit en tout 78 chromosomes.

Sur ces 78 chromosomes deux sont des chromosomes sexuels ou gonosomes (XX pour les femelles, XY pour les mâles).

les 76 autres sont appelés Autosomes.

Au même endroit (locus) de chaque paire de chromosomes on y trouve le gène du père et le gène de la mère. Ces 2 allèles (gènes) "codent" pour l'expression d'un même caractère. (le gène est l'instrument, l'allèle la partition ; le gène est le contenant, l'allèle le contenu ; le gène est le pinceau, l'allèle la palette de couleurs...)
Lors de la méiose, il y a séparation des paires de chromosomes, chaque spermatozoïde, chaque ovule  reçoit la moitié du patrimoine génétique  (laquelle ???). La fécondation est la rencontre d'une paire de chromosome de la mère (39 chromosomes) et d'une paire de chromosome du père (39 chromosomes) ainsi naît la  première cellule de vie contenant dans son noyau (39 du père+39 de la mère=78 chromosomes). Cette technique permet de stabiliser pour une espèce le même  nombre de chromosomes.


Ce qu'il est important de retenir :

L'expression d'un caractère est le résultat de l'interaction entre 2 ou plusieurs allèles (moitié du père, moitié de la mère situés au même endroit (locus) d'un chromosome).

Que se passe t'il si l'allèle  du père porte le caractère poil long et l'allèle de la mère porte le caractère poil court ou vice versa ?...

A suivre : les gènes et allèles, la génétique qualitative, quantitative et l'épigénétique


Le petit éleveur de Province :
http://www.le-berger-allemand.eu

 

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9 décembre 2013 1 09 /12 /décembre /2013 13:33

La consanguinité : le meilleur et le pire (Pr Françoise Grain)
Avec l’aimable autorisation de la Société Francophone de Cynotechnie
Reproduction interdite sans l’accord de l’association


La consanguinité est bannie par certains, recherchée par d'autres.
Que penser de son utilisation en espèce canine ? Comment l'évaluer ?

Si la consanguinité n'est pas tolérée en espèce humaine pour diverses raisons morales et religieuses, il n'en est pas de même chez nos animaux domestiques et en particulier en espèce canine où elle a été fortement impliquée dans la création des différentes races. Elle a effectivement permis de fixer rapidement un certain nombre de caractères conformes au type recherché, mais elle a nécessité en parallèle un énorme travail de sélection afin d'éliminer tous les animaux non conformes.

Le recours à une consanguinité étroite du type accouplement « frère x sœur » à chaque génération est utilisé chez divers animaux de laboratoire afin d'obtenir un fort taux d'homozygotie (50% à la troisième génération, 90% à la onzième génération, 98% à la dix-huitième génération) et en conséquence une très forte homologie entre ces individus, homologie indispensable aux tests expérimentaux. En production animale, chez les volailles et à un moindre degré chez le porc. ce type d'accouplement est à l'origine de la création de lignées consanguines. fortement homozygotes, qui sont ensuite croisées entre elles pour fournir l'animal performant et idéal pour la commercialisation (production de viande, d’œufs...).

        En espèce canine. la consanguinité est nécessaire pour acquérir l'homogénéité souhaitée par les éleveurs pour un certain nombre de caractères de conformation, de couleur de robe, de texture de poil... Cependant. elle doit être utilisée de façon judicieuse dans le cadre des programmes d'élevage afin de bénéficier des effets favorables et d'éviter toute conséquence néfaste. Ainsi l'amélioration génétique repose sur la sélection (trier les meilleurs allèles en choisissant les meilleurs géniteurs) et le mode de reproduction (accouplement de ces géniteurs en utilisant ou non un certain taux de consanguinité). Le rôle essentiel de la sélection n'est pas de créer une forte homozygotie mais de trier les bons allèles ; de façon complémentaire, la consanguinité permet d'obtenir rapidement de l'homozygotie autrement dit la fixation de ces allèles dont la transmission ultérieure est ainsi assurée.

        Beaucoup de races canines descendent d'un nombre limité d'étalons voire d'un seul. aussi la consanguinité est définie comme l'accouplement entre géniteurs plus apparentés que la moyenne de la population dont ils sont issus. La consanguinité sera plus ou moins forte selon le degré de parenté des sujets accouplés et elle devient négligeable dès que l'ancêtre commun est éloigné.


Terminologie :

.close inbreeding = accouplement entre individus de premier ou deuxième degrés de parenté (frère x soeur, parent x enfant)

-inbreeding = accouplement entre parents aux troisième et quatrième degrés (oncle x nièce, cousins germains)

-line breeding = présence d'au moins cinq degrés de parenté entre les géniteurs

-outbreeding = accouplement entre individus non apparentés (pas de parents communs sur au moins cinq générations).

  



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17 décembre 2012 1 17 /12 /décembre /2012 06:55

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Le Petit éleveur de Province
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31 janvier 2012 2 31 /01 /janvier /2012 07:27

Extrait de la thèse vétérinaire du Dr Samuel Buff avec son autorisation

 

Quand la mortalité néonatale prend des proportions importantes, des analyses et des autopsies seront réalisées. Le vétérinaire, consulté en urgence pour ce type de problème, tentera d’abord d’aider l’éleveur à sauver les chiots malades, à l’aide de traitements spécifiques. Il pourra observer les chiots et tenter de déterminer si des symptômes évocateurs sont présents. Hélas, il faut bien le reconnaître, très souvent les symptômes présentés par les chiots avant de mourir sont très frustes et ne permettent pas d’établir un diagnostic. 
L’
autopsie du ou des chiots morts est ainsi souvent la meilleure chose à faire (Cf. communication de Sandra BRAU dans ce recueil).
E
n cas de mortalités à répétition sur des chiots en bas âge, on a naturellement tendance à se focaliser sur l’autopsie des cadavres. En fait, il est parfois utile de réaliser des prélèvements biologiques chez la mère.
Ainsi, suivant les cas, le praticien pourra pratiquer un prélèvement stérile de lait (ponction stérile de la mamelle) ou un écouvillonnage stérile du fond du vagin pour effectuer une recherche bactériologique. Il pourra également, lorsqu’il suspecte un problème viral, réaliser une ou deux prises de sang à 15 jours ou 3 semaines d’intervalle afin de faire réaliser des analyses sérologiques. Le recours à la PCR permet également d’identifier l’agent en cause, pour autant que l’analyse soit envisageable (le nombre d’agents pathogènes aujourd’hui identifiables par cette technique est en progression constante).

Cette conduite permet parfois de retrouver la trace d’un même agent pathogène chez les chiots morts et chez la mère. Dans de telles conditions, le diagnostic de la cause du décès des chiots n’en est que plus évident.
L
a plupart des éleveurs canins ont été confrontés un jour ou l’autre au décès de chiots nouveau-nés, dans les heures ou les jours qui suivent la naissance.
Lorsque ces cas restent limités, l’éleveur, bien que dépité, n’entreprend en général aucune recherche complémentaire pour déterminer la cause exacte du décès. En effet, il y a dans toutes les espèces animales un taux de mortalité non négligeable dans les premiers jours de vie et, de ce fait, avoir de temps en temps un chiot qui décède dans une portée n’est pas le signe d’un problème infectieux grave dans l’élevage.

Les choses deviennent plus ennuyeuses lorsque des mortalités de nouveau-nés surviennent en série dans l’élevage. Dans ce cas, soit les chiots d’une même portée décèdent chacun à leur tour, soit des mortalités se produisent dans plusieurs portées successives. L’éleveur est alors légitimement inquiet et se met à redouter que son élevage soit touché par un problème infectieux risquant de causer d’autres pertes sur les portées à venir.
L
a pathologie périnatale est cependant encore mal maîtrisée, même si des progrès considérables ont été réalisés au cours des dernières années. Beaucoup de recherches restent à faire pour répondre à la demande d’une clientèle de cynophiles de plus en plus nombreux. Les résultats positifs viendront de la collaboration étroite et systématique entre éleveurs canins, vétérinaires praticiens, et laboratoires de recherche vétérinaire.
Enfin, l’ensemble de ces considérations doit bien évidemment aboutir à un compromis entre le confort du chien, celui de l’éleveur, le respect des règles d’hygiène et des impératifs commerciaux. Il semble ainsi illusoire d’espérer que chaque visiteur passe dans un sas de décontamination ; de même, des chiots élevés trop longtemps à l’abri de tout risque sanitaire risquent fort d’être mal socialisés par manque de manipulation. Face à cet ensemble de contraintes sanitaires et techniques, l’éleveur devra, avec l’aide de son vétérinaire, s’astreindre à un raisonnement à la fois zootechnique et bio-économique.

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12 janvier 2012 4 12 /01 /janvier /2012 09:55

Extrait de la thèse vétérinaire du Dr Samuel Buff avec son autorisation

 

La maternité représente le noyau de production de tout élevage. A cet égard, elle doit faire l’objet de précautions et de surveillance particulières car elle héberge les chiens les plus fragiles. Elle doit donc être conçue en respectant plusieurs objectifs :
         
l’isolement de la mère et de sa portée (une chienne qui accouche et qui est dérangée ou stressée peut avoir des problèmes) ;
          la protection des chiots avant qu’ils ne soient capables d’assurer par eux-mêmes
leur homéostasie (régulation autonome de la température du corps, de son hydratation, de sa glycémie, de son immunité…), par une adaptation des paramètres d’ambiance à leur développement ;
          la surveillance régulière à distance du bon déroulement des événements à risques
(mise bas, délivrance complète, tétée, pathologie des premières semaines…) ; l'éleveur devra être confortablement installé pour assister la mise bas dans le calme et sans précipitation excessive (« l'art de l'accoucheur est de savoir attendre »).
          enfin, l’adaptation des stimuli au développement sensoriel et exploratoire des chiots.
 
La maternité permettra ainsi d’héberger pendant environ un mois une chienne et sa portée, tout en permettant à la mère de s’ébattre dans une courette
adjacente. Une fois la période critique passée, les chiots pourront être transférés avec leur mère dans un local de post maternité (pré-sevrage) : en effet, au-delà  de la 4e semaine, la mère ne nettoie plus aussi bien ses chiots, ceux-ci commencent à devenir autonomes et leurs ébats pourraient gêner les nouveau-nés d'autres chiennes.
Les zootechniciens ont pu établir des normes idéales dans les élevages canins   sans devenir des contraintes, elles doivent constituer un but à approcher par tout éleveur.

Le nid de mise bas
Le coeur de la maternité est constitué par le nid de mise bas, dans lequel les chiots sont maintenus jusqu’à leur autonomie. Ce nid sera adapté à la taille de la
chienne (à titre d’exemple, pour une chienne de 15 kg, il est conseillé d’utiliser une caisse de 1 m2) et visera à :
         
favoriser le regroupement de la portée (imprégnation, apprentissage, régulation
thermique) 
          permettre à la mère de s’extraire facilement entre les tétées et de s’étendre sans
risquer d’écraser les chiots (en particulier, il pourra être muni de barres antiécrasement pour les races de grand format) ;
          maintenir un gradient de température au sein duquel mère et chiots pourront
trouver les conditions de confort qui conviennent (il ne devra surtout pas représenter un volume à chauffer trop important) ;
          être facilement lavable et désinfectable (il sera constituée d'un matériau non poreux, et l’on évitera le bois brut, non traité.

La maîtrise de l’ambiance
La conception et l’entretien de la maternité doivent permettre de parer rapidement aux risques les plus fréquents, comme l’hypothermie, la déshydratation et l’hypoglycémie, sans oublier les risques sanitaires. 
La température de la maternité sera suffisamment élevée, de façon à protéger la thermorégulation du chiot ; au moment de la mise bas, l'idéal semble être 32 à
 35°C au niveau des chiots (la chaleur ayant tendance à monter, la température devra toujours être mesurée au niveau des chiots), pour être ramené aux environs de 21°C la quatrième semaine.
L’utilisation de lampes à infrarouges, disposées à 70 cm du sol, semble souvent appréciée. Il faudra cependant ménager une place en dehors du nid pour que la chienne, qui supporte mal une température toujours élevée, puisse aller se « rafraîchir » de temps en temps ; la lampe à infrarouge peut également être branchée sur un minuteur, qui ne l'allumera que par intermittence.
C
es lampes desséchant l'atmosphère, il faudra penser à humidifier l'air ambiant (des casseroles d'eau dans la pièce seront souvent suffisantes). D'autres systèmes de chauffage peuvent être également utilisés : bouillottes (à changer souvent), tapis électriques chauffants (souvent chers et fragiles), radiateurs (dangereux si placés trop près des chiots).
L
es murs de la maternité seront isolés à l’aide de panneaux contenant du polystyrène, de la laine de verre, ou de la mousse de polyuréthanne ; on pourra également utiliser des feuilles thermoréflectives (Trisoreflex®).
L'hygrométrie moyenne devra être comprise entre 55 et 65 % : en dessous de 45 %, le dessèchement est trop grand ; au-dessus de 80 %, on risque des pullulations microbiennes.
La ventilation devra assurer un renouvellement suffisant de l'air et chasser les microbes et les odeurs. Une ventilation statique (entrée de l'air en bas des murs, perpendiculaire aux vents dominants, avec sortie de l'air en hauteur) suffit pour les petites unités. Dans les grands élevages, il faudra utiliser des extracteurs (ventilation dynamique). Une attention toute particulière sera néanmoins portée aux courants d'air (test de la bougie ou de la fumée).
Lorsque les chiots commencent à sortir du nid, la nature du sol devient importante. Celui-ci devra être facilement nettoyable et permettre aux chiots de ne pas glisser. Le béton lissé et nervuré, ou recouvert d'une résine en caoutchouc (comme cela ce fait en élevage porcin) est idéal, mais il ne faut pas négliger le confort. Une légère pente (4 à 5 %) permettra d'éliminer facilement l'urine et d'éviter que les chiots soient mouillés en permanence. Une litière devra être rajoutée sur le sol ; le carrelage nu est à déconseiller car il est froid et glissant. La paille et la sciure de bois peuvent véhiculer les parasites et favorisent la pullulation microbienne : ils sont donc à éviter. Le papier journal constitue un excellent isolant, à condition d'être changé souvent. Les lames de bois que l'on trouve dans les cageots à légumes, peuvent faire l'affaire, ainsi que des couvertures lavables.

Le matériel annexe, la pharmacie
En plus de l'aire de maternité proprement dite, tout un matériel annexe devra exister dans la nurserie. Ainsi, il sera utile d'avoir un lit, un lavabo, ainsi qu’une table de soins pour les chiots (type table à langer).
La pharmacie de la maternité sera équipée de matériel et de produits choisis en accord avec le vétérinaire. La « trousse de mise bas » comprendra généralement un laxatif ou un purgatif que l’on peut administrer à la mère en pre-partum en cas de constipation, un lubrifiant (Vaseline®), un antiseptique (Vétédine®
solution), une poire à lavement, un stimulant respiratoire, des serviettes en coton… Elle peut être complétée du petit matériel et des médicaments que le vétérinaire de l’élevage pourrait souhaiter trouver sur place (pinces clamp, paires de ciseaux, compresses et gants stériles, seringues, aiguilles, perfuseurs, solutés divers, antibiotiques, … ).
Tout le matériel destiné à être utilisé avant, pendant et après la mise bas, rangé
en un même lieu et de ce fait facilement accessible, sera maintenu en état de parfaite propreté, et son usage exclusivement réservé au local de maternité au sein de l’élevage.

Les mesures sanitaires et médicales
Plusieurs grands principes d’hygiène doivent absolument être respectés en élevage canin afin d’éviter au maximum la survenue de pathologies de groupe.
Les principaux sont l’isolement de l’élevage par la mise en place d’une quarantaine et la stricte réglementation des entrées des visiteurs, l’organisation du travail selon la marche en avant, le nettoyage et la désinfection régulière.
P
our la maternité, comme ailleurs, il s’agit donc de respecter un minimum de règles d’hygiène, dans la mesure où un petit relâchement ou de légères erreurs faites sans y réfléchir peuvent compromettre la santé de tous les chiots. On voit en effet trop souvent des éleveurs qui croient bien faire et qui ont des problèmes qui peuvent être facilement résolus. Ainsi, par exemple, il ne faut pas oublier que la plupart des désinfectants sont inefficaces lorsque les locaux sont sales et qu’il reste des débris organiques au sol (il ne faut donc pas confondre nettoyage et désinfection).
Les premiers outils indispensables seront des brosses, des seaux, parfois un « Karcher », … et dans tous les cas, de l’huile de coude. Le nettoyage devra respecter le principe de la marche en avant, c’est-à-dire qu’il faudra toujours commencer par les zones les plus sensibles et devant être les moins souillées par le reste de l’élevage, et ne jamais revenir en arrière. L’ordre idéal sera le ramassage de la litière, le lavage et le rinçage des box, accompagné d’un brossage énergique et d’un raclage, tout en préservant les chiots d’un excès
d’humidité.

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6 janvier 2012 5 06 /01 /janvier /2012 07:24

  (Extrait de la thèse vétérinaire du Dr Samuel Buff avec son autorisation)

Lorsque la concentration des chiens est importante ou que les installations sont mal adaptées, un certain nombre d’affections peuvent entraîner une morbidité ou une mortalité néonatale importante. Dans les cas les plus graves, cette pathologie peut entraîner la faillite de l’établissement. Les germes non spécifiques dont nous avons vu les effets peuvent également réaliser une véritable endémie et développer un microbisme d’élevage important ; d’autres agents sont responsables d’une pathologie néonatale spécifique.

Herpes virus
Le virus de l’herpès est responsable d’avortements occasionnels, mais surtout de mortalité chez le chiot. Il est rencontré de plus en plus fréquemment en élevage, et il provoque des pertes économiques non négligeables. Selon les auteurs, 48 à 74 % des élevages souffrant de troubles de la reproduction présentent des sérologies positives.
- Inapparente chez l’adulte
Les manifestations cliniques de l’herpès virose sont généralement très discrètes chez l’adulte. De petits nodules de 2 à 3 mm de diamètre sont observables sur la muqueuse du pénis et du vagin. Ces nodules sont le siège d’une multiplication active du virus ; les risques de contamination lors de la saillie sont importants. L’herpès présente également une affinité particulière pour les premières voies de l’appareil respiratoire, provoquant une rhino-pharyngite, ou intervenant parfois dans le développement secondaire d’une toux de chenil.
Cette infection génitale ou respiratoire se caractérise par un portage permanent. L’animal infecté ne présente plus de symptômes, mais continue à diffuser le virus, et peut ainsi contaminer les sujets d’un autre élevage.
- Fulgurante chez le chiot
L’atteinte des fœtus pendant la gestation avec momification et avortement peut être observée mais, en règle générale, l’herpès canin provoque de la mortalité sur les tout jeunes chiots, âgés de moins de 15 jours (5 à 9 jours surtout).
La contamination se fait lors de l’accouchement, par le nez, les yeux ou la bouche. Toutes les sécrétions sont très riches en virus (larmes, urines, selles, expectorations). L’incubation est courte (4 à 6 jours au plus). La chienne reste en bonne santé et poursuit une lactation normale.
L’atteinte du chiot est de type septicémique, avec des symptômes assez évocateurs (anorexie, dépression et désintérêt pour la mère, selles molles gris jaunâtre plus ou moins liquides, plaintes douloureuses et continuelles, mouvement de pédalage, opisthotonos…) ou au contraire très frustes (mort subite). La plupart des chiots meurent en 24 à 48 heures ; certains en réchappent, devenant alors souvent porteurs chroniques.
- Contrôle de l’infection herpétique
Il n’existe pas de traitement efficace de l’herpès virose ; l’infection devrait être considérée comme une infection à vie. Cependant, bien que l’éradication de l’herpès virose d’un élevage semble actuellement impossible, la prévention constitue une étape clé du problème. Il faudra d’abord prendre la précaution d'isoler une femelle qui aurait été introduite dans un élevage au cours de sa gestation : le stress que représente cette nouvelle arrivée pour les autres chiens de l'élevage suffit en effet à produire un « réveil viral » et une multiplication de l’herpes virus.
Les contrôles sérologiques peuvent également conduire à des mesures simples : éviter d’utiliser un animal pour la reproduction lorsqu’il est positif ; éviter d’introduire dans l’élevage un individu positif. Malheureusement, la séropositivité d’un chien ou d’une chienne, même infectés, n’est généralement que de courte durée. C’est la raison pour laquelle, en l’état actuel, l’examen sérologique réalisé en dehors d’un contexte clinique n’a que peu d’intérêt. Le testage sérologique systématique des mâles avant saillie est peu utile. La sérologie permet avant tout d’apprécier la circulation du virus au sein de l’élevage : en d’autres termes, trouver un chien ou chienne séro-négatifs ne signifie pas qu’ils ne soient pas infectés par l’herpès virus.
Notons toutefois que la mise en évidence du matériel génétique du virus par PCR représente désormais une méthode de choix pour le diagnostic de l’herpes virose et une simplification évidente pour le praticien. Le recours à cette technique sera envisagé dès lors que l’on souhaite obtenir la confirmation de la circulation du virus chez un individu.
Différentes mesures préventives sont également utiles lors de contamination :
         
réchauffer les chiots en les maintenant dans une ambiance de 31 à 33°C (la température rectale doit être supérieure à 37°C afin de limiter la réplication virale qui est maximale entre 35 et 36°C ; on peut même placer les chiots pendant trois heures à une température de 37°C ) ;
         
la sérothérapie peut éventuellement être envisagée avant l’apparition des symptômes ;
         
des essais expérimentaux de traitements ont également eu lieu avec de l’Acyclovir® ou des adjuvants de l’immunité, sans qu’on puisse déterminer réellement leur efficacité.
Même si toutes ces mesures palliatives ne serviront dans un premier temps qu’à « limiter les dégâts », c’est-à-dire la mortalité des chiots, elles s’avèrent particulièrement efficaces à long terme. En effet, si une femelle est contaminée lors d’une première gestation, elle pourra transmettre une quantité importante de virus à sa portée ; cette même chienne pourra néanmoins transmettre à ses portées ultérieures des anticorps protecteurs qui les rendront moins vulnérables : c’est sur ce principe le vaccin Heurican® Herpes 205 est commercialisé depuis quelques années.

Maladie de Carré, Hépatite de Rubarth
Le virus de Rubarth (CAV1) est connu depuis 1951 comme agent responsable de  mortalité néonatale. Il peut entraîner une mort subite dont seul le laboratoire est susceptible de préciser l’étiologie (et encore, dans des conditions difficiles, puisque le virus doit être isolé après culture sur reins de chiens). Une forme plus lente, caractérisée par un dépérissement et l’installation d’un coma, a été décrite mais demeure particulièrement rare. 
La forme congénitale de la maladie de Carré peut être observée lorsque l’infection d’une femelle a lieu pendant la gestation : s’il n’y a pas avortement, le chiot né infecté meurt en quelques heures dans un syndrome convulsif qui n’a rien de pathognomonique. Cette symptomatologie foudroyante diffère de celle que l’on observe sur des chiots sevrés et laisse à penser que l’importance de cette virose en pathologie néonatale est vraisemblablement sous-estimée.
Néanmoins, la vaccination systématique des reproducteurs avant la période de gestation limite considérablement l’incidence de ces affections dans les élevages sérieux, et l’on ne les observe plus que lorsque les mères sont complètement démunies d'anticorps ou que la production de colostrum est trop faible (rappelons à ce propos que le colostrum peut parfaitement se congeler en prévision justement de ce genre d'accident).
Il convient cependant de rester prudent durant la « période critique », cette fameuse période pendant laquelle le taux d'anticorps d'origine maternelle chez le chiot est insuffisant pour le protéger, mais trop élevé pour que la vaccination puisse être opérante.

Gastro entérites multi factorielles
Apparue en France en 1979 sous forme épizootique, la parvovirose a décimé nombre d’élevages canins avant que la vaccination ne permette d’endiguer ses ravages. Bien qu’elle frappe essentiellement les chiots pendant la période de sevrage (de 6 à 12 semaines) sous la forme d’une gastro-entérite hémorragique avec diarrhée, vomissements, léthargie et déshydratation intense, elle peut se traduire, chez le nouveau-né, par une infection généralisée d’évolution foudroyante. Aujourd’hui encore, la parvovirose reste fréquente en élevage canin : elle est due au grand pouvoir de résistance dans le milieu extérieur du parvovirus, ainsi à l’émergence de nouvelles souches, pour lesquelles l’efficacité des vaccins semble atténuée.
La mortalité liée au parvovirus est également augmentée par la présence d’un parasitisme intestinal (ascaridiose, giardiose, coccidiose), ainsi que l’association des coronavirus et des rotavirus. Il devient alors difficile, voire impossible, d’incriminer un agent spécifique. Même si la réalisation d’un traitement symptomatique permet de limiter la mortalité, il convient avant tout de repenser l’ensemble des installations et leur entretien : surpopulation, mauvaise hygiène, chaleur, froid, humidité, ventilation défectueuse sont systématiquement à
l’origine de ces complications du microbisme d’élevage.

 

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24 décembre 2011 6 24 /12 /décembre /2011 06:26

(Extrait de la thèse vétérinaire du Dr Samuel Buff avec son autorisation) 
L’
état de santé et la vitalité des chiots à la naissance
et dans les premiers jours de la vie peuvent être compromis par le retentissement d’une mauvaise santé de la mère, des erreurs alimentaires ou l’administration de substances tératogènes, et la transmission par la mère de germes divers entraînant des affections bactériennes localisées ou parfois généralisées.

L’état de santé de la mère
L’âge de la femelle mise à la reproduction a une influence directe sur les performances de la portée : c’est entre deux ou quatre ans que les meilleurs résultats sont obtenus, et il n’est pas toujours raisonnable de faire reproduire une lice au-delà de sept ans.
L’embonpoint de la mère retentit sur les difficultés de mise bas mais aussi sur la mortalité néo-natale (qui augmente) et la prolificité (qui diminue).
L’hémoglobinémie et la protéinémie maternelles mesurées au moment du terme constituent de bons marqueurs des chances de survie des chiots : si la chienne paraît fatiguée en fin de gestation, il peut être utile de contrôler ces paramètres biochimiques ou hématologiques.

L’alimentation de la femelle gestante
Des erreurs
alimentaires pendant la gestation sont susceptibles d’entraîner une mortalité néonatale.
On veillera ainsi à éviter les surdosages en vitamine A ou D. Une insuffisance de  lipides dans l’alimentation maternelle lors de la deuxième partie de la gestation peut également entraîner chez le chiot une diminution de la charge en glycogène hépatique à la naissance, avec augmentation de la mortalité dans les deux premiers jours de la vie (la bonne teneur en glycogène hépatique du chiot favorise l’homéothermie).

- Syndrome du chiot nageur
Le syndrome du chiot nageur (« Swiming Puppy Syndrom ») est une anomalie du développement du chiot, observée plus fréquemment chez les races chondrodystrophiques à membres courts et à thorax large (Bulldog, Basset Hound, Pékinois ...), caractérisée par un retard dans la mise en place du processus de la marche et des modifications morphologiques caractéristiques.
Alors que le chiot normal doit être capable de se tenir debout à 16 jours et d’assurer ses déplacements à 21 jours, on note la persistance d’une faiblesse et d’une léthargie, ainsi que de mouvements de reptation sur le sternum. Les membres antérieurs, rejetés sur les côtés avec rotation des articulations, sont incapables de soutenir le tronc ; les postérieurs sont rétractés sous le corps et parfois déviés avec luxation rotulienne. Le chiot semble effectivement nager et ses mouvements sont accompagnés de régurgitations de lait. On observe parallèlement un aplatissement dorso ventral du thorax, l’abdomen est souillé et irrité par l’urine, jusqu’à présenter des plaies ulcérées.
Plusieurs éléments semblent être à l’origine de ce syndrome. Des facteurs génétiques ont été mis en cause, mais la récupération possible dans plusieurs cas infirme cette hypothèse. Plus vraisemblablement, ces troubles sont liés à la combinaison d’un retard de mise en place du système nerveux (myélinisation insuffisante) observé lorsque la portée vit sur une surface lisse et glissante ne stimulant pas les extrémités, et d’un dysmétabolisme lié à une alimentation hyperprotidique de la mère (régime « tout viande »).

- Syndrome hémorragique
Il s’agit de la manifestation clinique d’un déficit en plaquettes sanguines, qui peut prendre en élevage une allure enzootique : en dehors d’un cordon coupé trop court, de l'action de toxines bactériennes, d’une maladie de Rubarth, ou d’une anoxie, la cause la plus probable reste l’existence d’une carence nutritionnelle en vitamine K des femelles gestantes.
A une phase relativement courte de léthargie et de dépérissement succèdent des ecchymoses sous cutanées et de nombreuses hémorragies diffuses : des traces de sang sont observées au niveau du nez, des lèvres ou dans les urines, chez des chiots âgés de un à quatre jours. Le traitement consiste à transfuser le chiot quand la taille le permet, et en l’apport de vitamine K aux chiots comme à la femelle gestante (pendant les dix derniers jours de la gestation). Il faudra également prendre en considération les conditions de stockage de la nourriture distribuée : l’insuffisance en vitamine K est directement liée à l’existence de mauvaises conditions de conservation des aliments (date limite de consommation non respectée, chaleur excessive, oxydations).

Les infections bactériennes
Classiquement, on retrouve surtout des infections à streptocoques, staphylocoques et colibacilles. Les causes favorisantes de ces infections bactériennes non spécifiques sont : l’absence d’ingestion du colostrum, les infections maternelles (mammite, métrite, affections dentaires ou buccogingivales, pyodermite), ainsi que le microbisme ambiant (mauvaise hygiène des locaux, ventilation insuffisante, hygrométrie trop élevée). La contamination a lieu par contact direct, par le lait, mais aussi par l’intermédiaire du léchage par la mère (il est fréquent d’observer ces troubles en corrélation avec la persistance de tartre).

- Affections localisées
L’omphalophlébite apparaît dans les cinq premiers jours qui suivent la naissance. On observe un oedème au niveau de l'ombilic, un abdomen volumineux et dur. C’est le plus souvent un streptocoque qui est à l’origine du processus dont l’évolution systématique est la péritonite. Les antibiotiques administrés par voie intra-péritonéale représentent donc le traitement de choix, avec éventuellement la réalisation d’une intervention chirurgicale s'il y a un abcès.
La pyodermite néonatale apparaît vers l’âge de 5 à 10 jours : sur la peau des chiots, on observe des croûtes et des pustules localisées à la tête et au cou, qui peuvent parfois provoquer un volumineux oedème de la face et un gonflement important des ganglions sous maxillaires. Cette dermite est souvent due à des éléments de placenta collés, séchés et surinfectés. Le traitement consiste essentiellement en un shampooing à base de chlorhexidine ou à la Bétadine®.
L’ophtalmie néonatale (conjonctivite purulente aiguë) précède généralement l’ouverture des paupières : les globes oculaires sont saillants sous la pression des exsudats et du pus. Le traitement consiste à ouvrir la fente palpébrale et à administrer des collyres antibiotiques.

- Syndrome du lait toxique
La présence de toxines dans le lait maternel entraîne, en particulier dans les 3 à 15 premiers jours après la mise bas, un syndrome caractérisé par des plaintes chez les chiots qui présentent un abdomen gonflé et un anus rouge violacé et oedémateux. Ces troubles correspondent à une incompatibilité au lait maternel, soit par sa composition (ce qui est particulièrement rare), soit par la présence dans celui-ci de toxines bactériennes ; une carence en zinc et une insuffisance d’apports protéiques dans l’alimentation de la mère ont été incriminées, mais sont loin de tout expliquer. Les germes rencontrés, E. coli, S. hemolytica, Staphylocoque, proviennent d’une mammite ou d’une infection utérine ou vaginale post partum ; le syndrome du lait toxique fait souvent suite à une mise bas laborieuse ou ayant nécessité des manoeuvres obstétricales. Le traitement consiste d’abord à séparer au plus tôt les chiots de leur mère et les allaiter artificiellement ; la mère recevra une antibiothérapie adaptée, et un traitement de vidange utérine sera éventuellement mis en place par le vétérinaire.

- Septicémie néonatale
Il s’agit d’une affection suraiguë, caractérisée par une mortalité brutale des chiots dans le premier mois. Un premier cas apparaît dans une portée, et les autres suivent avec 12 à 24 heures de décalage : le chiot signale son inconfort par des cris, rapidement suivis de polypnée, puis de troubles nerveux précédant une mort rapide. A l'autopsie, on découvre généralement des lésions hémorragiques. Le diagnostic s'appuiera sur une identification du germe responsable à condition que le délai soit court après la mort des chiots. Le traitement est souvent illusoire sur les premiers cas et consiste en une réanimation intensive et un nursing des chiots qui seront immédiatement séparés de la mère, ainsi que la mise en place d’une antibiothérapie adaptée. La prophylaxie est la seule thérapeutique réellement efficace : autant que faire se peut, l’éleveur devra veiller à l’absorption du colostrum et au contrôle des éventuelles affections maternelles. Parallèlement, tous les moyens de désinfection et d’assainissement les plus énergiques devront être mis en oeuvre.

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14 décembre 2011 3 14 /12 /décembre /2011 08:22

(Extrait de la thèse vétérinaire du Dr Samuel Buff avec son autorisation)

Sans oublier que la pédiatrie canine commence avec la gestation de la mère, on se souviendra que l’état de santé du chiot dépend toujours de plusieurs facteurs, et, en particulier, de ses deux parents (pool génétique), de sa mère (alimentation en cours de gestation et de lactation), de l’hygiène (exposition du nouveau-né à différents toxiques ou à des germes). Ici, comme ailleurs, il conviendra cependant de replacer d’abord le chiot dans les meilleures conditions d’ambiance possibles, tant il est vrai que la prévention est plus facile à mettre en oeuvre que les traitements.  

Les malformations congénitales
L
es anomalies structurelles ou fonctionnelles sont présentes chez 1 % des chiots nouveau-nés et sont responsables de 14 % de la mortalité néonatale ; leur nature génétique n'a pas toujours été mise en évidence. Dans la plupart des races canines, elles peuvent affecter une seule fonction ou affecter différents organes.
Un grand nombre de ces anomalies sont immédiatement visibles et compatibles avec la survie au moins temporaire de l’animal, d’autres, au contraire, attendent des mois ou des années pour s’exprimer. Parmi les malformations qui peuvent entraîner la mort pendant la période néonatale, nous distinguerons :
         
la fissure palatine, accompagnée ou non d’un bec de lièvre, est l’anomalie la plus fréquente chez le chien ;
         
l’hydrocéphalie est fréquente chez le Chihuahua, le Cocker, et le Bulldog ;
         
les malformations du squelette ; les malformations cardiaques ; la polykystose rénale, l’absence d'un ou des deux reins ;
         
le mégaoesophage et la sténose pylorique ; l’imperforation de l’anus …  

Dès que ces lésions sont diagnostiquées, l’euthanasie s’impose, à l’exception de
la sténose pylorique ou de la fissure palatine, pour lesquelles une correction chirurgicale est envisageable.


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14 décembre 2011 3 14 /12 /décembre /2011 06:25

 (Extrait de la thèse vétérinaire du Dr Samuel Buff avec son autorisation)

 La pathologie néonatale est une source fréquente d’incertitude puisque les conduites diagnostique et thérapeutique doivent s’adapter non pas à la taille du patient mas à son immaturité transitoire. L’utilisation de l’arsenal thérapeutique disponible doit s’assortir d’une parfaite maîtrise des besoins du nouveau-né. Le choix d’un traitement tiendra compte des contraintes liées à son administration, dictées par les différences pharmacologiques par rapport à celles de l’adulte.
Le décès de chiots nouveau-nés constitue toujours une amère déception pour l’éleveur, et l’on estime à environ 10 à 30 % la mortalité des chiots entre la naissance et la 7e semaine (12% en moyenne), avec 65% des cas de mortalité observés avant les 15 premiers jours. Ces statistiques, confrontées au prix d’un chiot, font de la pathologie néonatale une préoccupation majeure des éleveurs et des cynophiles ; il s’agit cependant d’un aspect de la pathologie canine qui a été souvent délaissée comparativement à l’étude des maladies infectieuses du chien après sevrage.
La pathologie néonatale canine prend généralement un aspect épizootique même si la composante contagieuse n’est pas systématique. Elle regroupe des affections liées à l’immaturité physiologique du chiot, à des anomalies génétiques, à une incidence maternelle et / ou de l’environnement.

I. Principales particularités physiologiques du nouveau-né

L’instauration d’un traitement adapté chez un patient pédiatrique représente toujours un challenge pour le praticien. Chez le chiot, elle suppose une parfaite connaissance des particularités physiologiques. En effet, le chiot souffre à la naissance d’une immaturité physiologique qui le rend particulièrement vulnérable à son environnement et aux agents infectieux ou parasitaires. En particulier, le chiot est incapable d’assurer sa régulation thermique, son homéostasie hydrique et sa glycémie ; l’ouverture des yeux (10 jours) et des oreilles (13 à 15 jours) sont tardives, le contrôle des mictions et de la défécation n’est effectif qu’à partir du 20e jour.
Les observations faites lors de l’examen clinique d’un chiot de moins de 8 semaines, les valeurs biochimiques et les valeurs hématologiques recueillies présentent également de nombreuses différences avec celles d’un individu adulte. Ainsi, le défaut de maturation et l’absence des mécanismes assurant habituellement le maintien de l’homéostasie obligent systématiquement le clinicien à adapter ses choix thérapeutiques et à assurer une surveillance attentive et régulière de l’animal qui lui est confié.
Autant que possible, l’examen clinique sera réalisé en présence de la mère, afin de réduire le stress. Il devra de plus être fait sur une surface tiède car les chiots sont prédisposés (augmentation du ratio surface/poids, système de thermorégulation immature, peu de graisse sous-cutanée, diminution de la capacité à frissonner) à l’hypothermie.

Les Affections du Nouveau né
    
- Les malformations congénitales 
    
- Les pathologies liées à la mère
    
- Les affections fréquentes en collectivités
Autres considérations pratiques
    
- Conception de la maternité
    
- Analyses et autopsies 

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10 février 2011 4 10 /02 /février /2011 06:15

 

(Extrait de la thèse vétérinaire (1998) du Dr Samuel Buff avec son autorisation)

 

 

L’évaluation de l’efficacité d’un programme de sélection passe par l’estimation systématique de la qualité des produits obtenus. Cette estimation doit se faire sur le plus grand nombre possible de sujets, afin qu’elle soit suffisamment représentative. Enfin, si les résultats obtenus ne correspondent pas à ceux que l’éleveur pouvait envisager, et en particulier lorsqu’ils s’opposent aux objectifs qu’il s’était donnés, il convient d’ajuster ou d’interrompre le travail ainsi entrepris.

Consanguinité et pathologie héréditaire

Notion de dérive génétique
A
chaque passage d’une génération à la suivante se produit une variation purement aléatoire, imprévisible, de la fréquence de chaque gène. En dehors de toute dépression de consanguinité,  cette variation  est d’autant plus grande que l’effectif de la population est plus limité. Ce processus de variation aléatoire se poursuit sans qu’une force quelconque se manifeste pour ramener la fréquence vers sa valeur initiale. WRIGHT a donné à cette évolution au hasard des fréquences le nom de « dérive génétique ». 
Du fait de cette dérive, la fréquence d’un gène se modifie légèrement à chaque génération, sans que les évolutions successives soient liées. Si au cours de cette dérive la fréquence d’un allèle devient très faible, la probabilité de n’en retrouver aucune copie lors de la procréation de la génération suivante devient importante et cet allèle risque de ne plus être représenté dans la population. 
Par le simple effet de la dérive, la fréquence d’un allèle peut donc s’annuler : l’allèle perdu ne peut être reconstitué (puisque par hypothèse il n’y a pas de mutations), la fréquence est définitivement fixée à 0. En l’absence de sélection et de migrations donc, toute population d’effectif limité tend vers l’homogénéisation génétique. Les modifications irréversibles de certains paramètres observées dans différentes races obéissent pour partie à un tel processus.  
Modifier le standard de la race pour qu’il corresponde aux résultats obtenus, plutôt que de s’astreindre à sélectionner des reproducteurs sur des critères qu’il devient difficile d’obtenir, est une attitude particulièrement lourde de conséquences à long terme, qui ne permettra d’ailleurs jamais à ceux qui en ont fait le choix d’améliorer la race…

Empirique ou scientifique, la sélection réclame d’obtenir des informations nombreuses et fiables. Lorsque l’on s’intéresse à l’élevage canin, la tâche devient particulièrement délicate. L’estimation de la supériorité génétique relative d’un individu, matérialisée par un index de sélection suppose une identification judicieuse des effets du milieu et la réalisation d’un modèle adapté. Bien que l’on dispose d’un tel outil, il n’en demeure pas moins que la nécessité d’une volonté commune de toutes les personnes concernées, représente désormais une étape préliminaire indispensable à la réalisation de cette tâche délicate,

mais essentielle.

L’utilisation de la consanguinité tend à augmenter l’homozygotie, et favorise l’apparition des tares ou des caractères défectueux présents dans une famille à l’état récessif. L’éleveur devra donc toujours conserver pour la reproduction les individus produisant les chiens les plus sains, les mieux constitués, les plus vigoureux et les plus équilibrés et être impitoyables vis à vis des autres. C’est seulement à ce prix que la consanguinité peut être bénéfique dans l’éradication des tares génétiques sans quoi, au contraire, elle favoriserait la fixation d’allèles indésirables.  
En effet, un petit nombre d’éleveurs peu consciencieux, utilisant cette méthode de sélection sans précaution, peuvent rapidement déprécier la race. Ce sont généralement de tels utilisateurs qui ont forgé la mauvaise réputation que connaît la consanguinité. Bien utilisée, elle ne provoque pas d’augmentation de la fréquence des affections héréditaires ; au contraire, elle permet de mieux les contrôler. Ainsi, un chien porteur d’une tare, et par ailleurs de très grande qualité, pourrait être utilisé comme reproducteur, à la seule condition d’être apparié à une lice qui lui soit très proche génétiquement (une soeur, sa mère, ou l’une de ses filles) ; par ce moyen, on augmente d’autant la limite de détection des porteurs sains ; les chiots cliniquement atteints devront être systématiquement écartés de la reproduction.

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